2001 — Contexte (typo)graphique

Pampatype

Alejandro Lo Celso (1970–) crée sa fonderie en Argentine…

Son premier caractère, le Rayuela, dessiné en hommage au roman expérimental argentin de Julio Cortàzar (publié en 1963 et traduit peu après sous le titre Marelle, ouvrage où deux modes de lecture sont proposées) a été élaboré durant ses années d’étude à University of Reading où il obtient un MA (Master of Arts) puis à l’ANRT à Nancy. Il sera le premier caractère publié chez Pampatype. Ce caractère, en écho au roman, et ce d’une manière typographique, met en jeu les attributs et distinctions entre romain (un romain demi serif) et italique. Rayuela

Alejandro Lo Celso poursuit son travail nourri de littérature avec des caractères en hommage à Jorge Luis Borges, Roberto Arlt et aussi Georges Perec. Le caractère Arlt, avec une famille étendue, rend compte des aspects de jeu et de folie de la littérature de Roberto Arlt (1900–1942), autre grand argentin, qui rompt avec un style classique en violentant la langue et le récit et intégrant le langage populaire de Buenos Aires dans ses nouvelles. On pense en particulier à deux textes Los siete locos (Les sept fous, 1929) et Los lanzallamas (Les lance-flammes, 1931) auquel Arlt 7 locos avec ses sept variantes ayant pour nom les personnages du roman rend hommage et auquel Arlt Lanzallamas le fait en mixant les styles dans une version dynamique aléatoire, à voir ici : Arlt Lanzallamas

[remarque]
Si l’on veut bien se laisser aller à la rêverie sur la titre de la session de Lure 2001 «Ceci tuera cela» : mais quelle coïncidence! certes provoquée, de faire l’entrée de Pampatype avec Leterratura. Littérature, celle de Victor Hugo qui, avec Notre-Dame de Paris, met dans la bouche de l’archidiacre Frollo (chapitre II du livre cinquième), contemplant les tours de la cathédrale, ces termes pour prédire que le livre —l’imprimerie vient juste d’être inventée et donne au livre sa pérennité— tuera l’édifice de pierre.

RVA