On a Tous le Comic Sans; la police de proximité

 
Durant l'automne 2010, nous arpentons les rues de Paris à la recherche d'enseignes composées en Comic Sans. Soucieux.ses de sortir d'une stricte analyse de la typographie, il nous est apparu nécessaire de prendre au sérieux ce caractère décrié par les professionnels mais adoré des amateurs.
Après avoir cherché un cadre de compréhension théorique des usages du Comic Sans, nous avons décidé de rechercher les formes d'usages en elles-mêmes. Un exemple typique s'est présenté rue Moret: la devanture d'un taxiphone ornée du mot PHOTOCOPIES composé en Comic Sans. Hakim, un passant, est invité à donner son avis sur le choix typographique. Après quelques réflexions sur la lisibilité du mot ainsi composé, il se lance dans une métaphore inédite : « c'est comme si le vent froissait les lettres, comme si elles avaient été déformées par le vent imaginaire ». Au travers de ces quelques mots, s'est ouvert un espace de réflexion singulier; comme si le Comic Sans appelait une expertise populaire plutôt que savante. Le projet s'est alors orienté vers l'idée d'une critique amateur des formes et usages typographiques du Comic Sans.

À travers un recueil d’entretiens, ce projet documentaire propose d’ouvrir un espace de réflexion singulier en utilisant le Comic Sans comme moyen d’émettre une critique en amateur des formes et usages typographiques.